Le SIBO est de plus en plus évoqué lorsqu’on parle de troubles digestifs chroniques, ballonnements ou syndrome de l’intestin irritable (SII) avec lequel il est bien trop souvent confondu. Pourtant, il reste mal compris et souvent sous-diagnostiqué. En tant que diététicienne-nutritionniste spécialisée en nutrition fonctionnelle, je vous propose ici un éclairage simple et complet sur cette problématique de plus en plus fréquente.
SIBO : que signifient ces 4 lettres ?
SIBO est l’acronyme anglais de Small Intestinal Bacterial Overgrowth, que l’on peut traduire par prolifération bactérienne dans l’intestin grêle.
Dans un tube digestif sain :
- L’intestin grêle contient naturellement très peu de bactéries (contrairement au côlon, très riche en flore microbienne).
- Lorsque ces bactéries du côlon migrent ou prolifèrent dans le grêle, cela peut entraîner des déséquilibres et des symptômes digestifs chroniques.
C’est cela qu’on appelle le SIBO.
Pourquoi ce déséquilibre est-il problématique ?
Lorsque les bactéries colonisent de manière excessive l’intestin grêle :
- Elles fermentent les sucres issus de l’alimentation trop tôt, provoquant gaz, douleurs et ballonnements.
- Elles peuvent interférer avec l’absorption des nutriments, notamment les vitamines du groupe B, le fer, la vitamine D, ou les graisses.
- Cela peut également générer une inflammation chronique, un stress oxydatif ou une perméabilité intestinale.
- Au long terme et de manière indirecte, le SIBO entraine des dysrégulations chroniques d’autres organes qui s’épuisent (thyroïde, foie…) ou altère le fonctionnement de notre système immunitaire, neurologique… Il existe un risque accru de développer certaines pathologies comme des MICI (maladies inflammatoires chroniques intestinales), des maladies neuro-dégénératives (Parkinson, Alzheimer…), des cancers, des maladies auto-immunes.
Symptômes possibles du SIBO
Le SIBO se manifeste souvent de façon chronique et fluctuante, ce qui le rend difficile à repérer. Il y a simultanément des symptômes digestifs ET extra-digestifs non spécifiques. Voici les signes les plus fréquents :
- Ballonnements après les repas (souvent immédiats ou dans les 2 heures)
- Flatulences, éructations, gaz odorants
- Douleurs abdominales, crampes
- Alternance diarrhée/constipation ou transit instable
- Fatigue chronique, brouillard mental
- Intolérances alimentaires multiples (gluten, FODMAP, histamine…)
- Carences nutritionnelles malgré une alimentation correcte
- Plaques cutanées (eczema, psoriasis, acnée…)
- Perte ou gain de poids
- Troubles du sommeil, anxiété, dépression
La maladie est protéiforme et dépends du type de SIBO, du terrain individuel, de ses causes.
Comment diagnostiquer un SIBO ?
Le test de référence est un test respiratoire au lactulose, effectué à jeun :
- On mesure les gaz (hydrogène, méthane, parfois hydrogène sulfureux) exhalés après ingestion du sucre.
- Une production anormalement précoce de gaz est un indicateur de fermentation bactérienne excessive dans le grêle.
Ce test peut être prescrit par un médecin ou réalisé dans certains laboratoires spécialisés, parfois à domicile.
Attention, nombreux sont les tests respiratoires au glucose ou au fructose prétendants diagnostiquer le SIBO. Ces techniques ne sont pas optimales pour tous les types de SIBO et risquent de donner des faux négatifs.
Par ailleurs, si les tests ne sont pas réalisés dans des conditions optimales, il existe un risque de faux positif ou de faux négatif. Un régime alimentaire spécifique (qui diverge en durée selon la présence de constipation ou de diarrhée) doit être au préalablement suivi par le patient ainsi qu’une observation scrupuleuse des conditions de réalisation du test respiratoire à domicile (lors de la commande d’un kit dans un laboratoire spécialisé).
Quelles sont les causes possibles du SIBO ?
Le SIBO n’est pas une maladie isolée, mais la conséquence d’un déséquilibre plus profond, comme :
- Une hypochlorhydrie (baisse de l’acidité gastrique)
- Des troubles de la motricité intestinale (paralysie partielle du grêle, constipation)
- Des antécédents de gastro-entérite, chirurgie digestive ou endométriose
- Une perméabilité intestinale ou dysbiose du microbiote
- La prise répétée d’antibiotiques, IPP, ou contraceptifs
Un travail d’enquête doit être effectué pour explorer chaque piste et agir sur les causes du SIBO, généralement multi-factorielles.
Le rôle clé de la nutrition dans le SIBO
Une prise en charge efficace du SIBO repose sur trois piliers complémentaires :
- Réduction des bactéries en excès (par un traitement adapté : les antibiotiques ne sont pas le seule solution et peuvent parfois causer plus de dégât sur une flore bactérienne déjà abimée).
- Réduction de la fermentation via une alimentation ciblée (modèle alimentaire individualisé selon chaque patient)
- Réparation de l’intestin et du microbiote pour éviter les rechutes
C’est ici que la nutrition fonctionnelle et individualisée prend tout son sens : adapter l’alimentation selon le type de SIBO, les symptômes, les carences et la tolérance du patient.
Un accompagnement personnalisé est essentiel
Le SIBO est un déséquilibre complexe, souvent lié à un terrain global fragilisé. Un accompagnement professionnel permet :
- De poser les bonnes hypothèses avant de se lancer dans un protocole parfois contraignant
- D’adapter l’alimentation et les compléments au bon moment
- De travailler en synergie avec les autres professionnels de santé (médecin, gastro-entérologue, etc.)
En résumé
Le SIBO est une cause fréquente mais sous-estimée de troubles digestifs. Il peut entraîner des symptômes chroniques invalidants, mais il existe aujourd’hui des solutions naturelles, nutritionnelles et personnalisées pour en venir à bout durablement.
👉 Si vous souffrez de troubles digestifs persistants, de ballonnements inexpliqués ou de fatigue chronique, je peux vous accompagner dans une démarche d’évaluation fonctionnelle et de rééquilibrage personnalisé, avec ou sans diagnostic établi.
N’hésitez pas à me contacter pour en discuter lors d’un appel découverte afin de prévoir une première consultation.
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